Mondestrunken

Mondestrunken est une transcription visuelle du « Pierrot Lunaire », pièce musicale d'Arnold Schoenberg, composée en 1912.

Le principe de la transcription visuelle est relativement simple. La pièce musicale comprend une voix et trois instruments (violon, flûte, piano) (1). Chacun de ces instruments est relié à une catégorie de motif : couleur, image d'arrière-plan, luminosité de l'arrière-plan.

Au sein de chacune de ces catégories, les notes correspondent alors à des variations de ces motifs. Par exemple, le piano fait varier la couleur du premier plan de composition. Les notes sont alors associées à différentes teintes : le « La » sera rouge, le « Do » vert. Les octaves sont négligées, conformément au principe de composition sériel. Le choix des couleurs et des motifs, quant-à-lui, est arbitraire.

La voix est exprimée par le premier plan de composition, figuratif, par exemple le personnage. Elle correspond à une transcription littérale du récital :

« Le vin que par les yeux l'on boit,
la nuit la lune le verse
par vagues et une marée inonde
l'horizon silencieux.
Des désirs effrayants et doux
traversent sans nombre les flots !
Le vin que par les yeux l'on boit,
la nuit la lune le verse par vagues.
Le poète, que la méditation entraîne,
se saoule avec la boisson sainte,
extasié, il tourne la tête vers le ciel
et pris de vertige, aspire et hume
le vin que par les yeux l'on boit. »

La transcription des instruments est ici présentée, du « La » au « Sol » (de gauche à droite et de haut en bas) :

Le violon est transcrit par l'image du fond (en jaune-orangé)(2). violon

La flûte correspond à un effet d'éclat lumineux sur ces images de fond. flute

Le piano joue sur les couleurs du premier plan. piano

(1) : la partition originale fait intervenir un violoncelle, en plus des trois instruments notés précédemment. Cependant, il n'intervient que quelques mesures à la fin de l'extrait, et double la flûte. Sa présence a donc été négligée pour ce qui est de cet extrait.

(2) : la couleur du fond est inspirée de celles des tableaux de Duchamp, datant de la même époque que la pièce musicale, tel le « Nu descendant l'escalier » (1912).

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